La nuit étouffe peu à peu l'endroit.
Du dernier affrontement, seules quelques bribes d'étoffes ont survécu.
La brume s'invite à son tour, en oiseau affamé et malveillant.
L'heure est venue.
Les pas lourds du Maître viennent rompre l'attente.
Fendant l'air comme on tranche une tête, son bâton annonce les deux joueurs du soir.
Leurs cœurs tremblent, mais leurs yeux menacent.
Celui d'en face embrassera la terre avant le jour.
Reniflant la pénombre, les créatures glissent dans chaque camp.
Leurs idées bruissent, leurs corps s'agitent.
Les mots s'entrechoquent maintenant.
Bien vite, de l'histoire, les bleus s'emparent, mais les rouges, peu à peu, s'accaparent le jeu.
Agacé par cette insolente facilité, le Maître impose cartes et pouvoirs.
L'on croise alors joueurs emprisonnés et créatures croquant la prose ;
Voleurs d'idées, intrigues reconstruites, adversaire démultiplié.
L'horloge fait pause, mais le temps s'envole : la victoire n'est promise qu'à un seul.
Voilà la Dead Zone et son noir linceul ; les vestes se tournent, les esprits fatiguent.
Bientôt le rouge trempe chaque tunique : on brandit l'ultime écusson au ciel.
C'était maintenant et ici, et ce le sera à nouveau, pour vous, incrédules.
Dès ce prochain vendredi : deux joueurs sans scrupule.
Et toujours Sans Merci.